2 novembre 2021

La contribution de Curtiss-Reid au développement de l’aéroport de Cartierville

La contribution de Curtiss-Reid au développement de l’aéroport de Cartierville


Photo composée des installations de l'aérodrome de Cartierville en 1929 ; ajouts à l'aéroport de Cartierville en 1946

La première activité aérienne répertoriée sur ce qui est devenu l’aéroport de Cartierville a eu lieu en 1911, lorsque Percival Hall Reid y fait voler trois avions de sa conception à partir du site alors connu sous le nom de Polo Grounds, où il a également construit un petit hangar éphémère. Pendant des années, des avions ont continué à être exploités sur le site, notamment à des fins militaires et de courrier aérien. Cependant, la fabrication d’avions n’a véritablement commencé qu’en 1928. Celui qui en est responsable s’appelait William Thomas Reid (aucun lien avec Percival Reid). Il a démissionné de son poste d’ingénieur chez Canadian Vickers et a fondé sa propre société, appelée Reid Aircraft Co. Ltd., pour concevoir un avion léger biplace destiné à la formation des pilotes et à l’aviation privée. Après avoir terminé la conception dans un bureau de la rue Craig (aujourd’hui la rue Saint‑Antoine) à Montréal, il achète l’aérodrome de 98 hectares de Cartierville, y érige deux petits hangars le long de la montée Saint-Laurent (aujourd’hui le boulevard Marcel‑Laurin) et construit le prototype du Reid « Rambler ».

Le Rambler présentait plusieurs caractéristiques nouvelles pour l’époque, notamment une configuration d’aile sesquiplane sans fils de renfort, des ailes repliables et une structure entièrement métallique en tube d’acier soudé et en Duralumin avec un revêtement en toile. La Curtiss Aeroplane and Motor Company, attirée par la conception avancée du Rambler et encouragée par J.A.D. McCurdy, a acquis la Reid Aircraft Co. Ltd. peu après le premier vol du Rambler en septembre 1928, devenant ainsi la Curtiss‑Reid Aircraft Company. La production a commencé après que diverses modifications de conception aient été apportées. En 1929, Curtiss‑Reid a construit un important bâtiment en brique à l’angle de la montée Saint‑Laurent et du chemin Bois‑Franc (aujourd’hui le boulevard Henri‑Bourassa) à cette fin. Elle a également nivelé et drainé le site de Cartierville, améliorant considérablement sa capacité à servir d’aérodrome.

Curtiss-Reid Rambler III à Cartierville, 20 juin 1938

Le Rambler était bien apprécié par ses pilotes. Une évaluation d’une version ultérieure par l’Aviation royale canadienne était également positive, mais le service a finalement préféré des avions contemporains tels que le de Havilland « Moth » et le Fleet « Fawn », citant la mauvaise visibilité du Rambler depuis l’habitacle. L’absence de contrat militaire, combinée aux conditions économiques de la Grande Dépression, a entraîné la production d’un modeste 43 Ramblers entre 1928 et 1937. Le Rambler a été utilisé pour former bon nombre de pilotes, dont « Buzz » Beurling, qui a grandi à Verdun et qui a enregistré le plus grand nombre d’avions abattus parmi les pilotes du Canada pendant la Seconde Guerre mondiale.

En 1929, Curtiss‑Reid crée des filiales pour la formation des pilotes et le transport aérien. La formation des pilotes a survécu aux autres activités et s’est poursuivie à Cartierville jusqu’en 1959, dans les hangars d’origine, juste au nord du futur emplacement de l’Usine no 1 de Canadair. Le bâtiment de production construit par Curtiss‑Reid a ensuite été occupé par Noorduyn, Federal Aircraft Ltd. et Canadian Car and Foundry. Il est ensuite devenu ce que le personnel de Canadair et de Bombardier Aéronautique a connu sous le nom d’Usine no 4 jusqu’à la fermeture de l’aéroport en 1988. Aujourd’hui, signe des temps, l’ancien aéroport fait place à un important ensemble résidentiel.

Curtiss‑Reid et le Rambler ont apporté une contribution notable à l’évolution de la construction aéronautique à Montréal et au développement de l’aéroport de Cartierville qui, jusqu’à sa fermeture, était reconnu comme le plus ancien du Canada. Bien qu’aucun Rambler complet n’ait survécu, une réplique incorporant certaines pièces originales acquises après des recherches exhaustives a été construite par les bénévoles du Musée de l’aviation de Montréal en reconnaissance de l’importance historique de cet avion. Cette réplique est exposée en permanence au musée.

Le Rambler du MAM achevé en novembre 2017 pour célébrer le 350e anniversaire de Montréal

Les dernières nouvelles

  • Le poste d’inspectrice en 5 questions avec Mélanie Mireault
    26 mars 2023

    Le poste d’inspectrice en 5 questions avec Mélanie Mireault

    10 ans dans l’industrie aérospatiale, à la découverte d’une passionnée...

    En savoir plus